mercredi 19 novembre 2008

Dingos de déco



Que celle qui n'a jamais regardé une éimission "Special home sweet home" nous jette le premier coussin!
Nous sommes de plus en plus accros à la déco et ça en dit long sur nous-mêmes.

Le boom phénoménal résulte en partie des causes mécaniques: accroissement du nombre de logements, augmentation de l'éspérance de vie, forte natalité et décohabitation massive induite par de nouveaux modes de vie.

Nous sommes de plus en plus nombreux, ce qui entraîne un besoin accru d'ameublement et de décoration.
Sans oublier une évolution fulgurante de l'offre déco!
Aujourd'hui, tout est possible: créer sa cuisine à minuit sur Internet ou commander un buffet le dimanche auprès de La Redoute. Difficile d'y résister!
Comme en mode, les styles déco changent maintenant à chaque saison. Chez ZARA HOME, des nouveautés arrivent quotidiennement en magasin, tandis qu'IKEA annonce 3'000 produits inédits par an, qui ne resteront en rayon que quelques semaines.
Le but?
Susciter des achats d'impulsion quand les besoins de base sont déjà largement couverts.
L'immense majorité des émissions déco sont basées sur la même trame narrative, celle d'un avant-après généralement spectaculaire, mais qui ne touche pas à la structure de l'habitat. Si on ajoute qu'environ 80% des projets décoratifs sont initiés par les femmes, sensibles au résultat mais peu expertes en bricolage (pas toutes... ok!!), on comprend mieux pourquoi les secteurs luminaire, textile, peinture et papier peint explosent.

Une tendance lourde qui s'illustre dans toutes les classes sociales et permet aux propriétaires de valoriser leur patrimoine financier.
Pourquoi sommes-nous si sensibles à cette obsession décorative?
Il y a, à présent, un devoir d'apparence, tout comme nous avons une obligation de réussite professionnelle et de bonheur personnel.
Ce surinvestissement du matériel peut être consécutif à la perte des repères matériels.
Quoi qu'il en soit, la maison fait aujourd'hui partie de la carapace, c'est une sorte de 2ème moi.

Certains sociologues vont même plus loin en affirmant que ce qui importe désormais, c'est la cohérence entre ce que l'on est et l'endroit ou l'on vit. Montrer son chez-soi, c'est se montrer, mettre en scène son individualité, le reflet de soi, ses choix, ses goûts..
Rien n'est d'ailleurs plus blessant que de s'entendre dire qu'on vit dans un lieu sans âme, sans personalité.
Cette obsession va-t-elle durer?
Et si ce boom de la décoration n'était finalement que le reflet d'une narcissisation absolue de nos sociétés?
Moi je dis: longue vie à "Home and the City"!

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